« De quoi (se) faire tout un monde ? » C’est à partir de ce titre que Marie-Cécile Marty, psychanalyste, membre de l’École de la Cause freudienne, présidente du CIEN[1] est intervenue lors d’une conversation ouverte au public, le 28 juin 2024 à Montluçon, organisée par les laboratoires du CIEN, « Tokonoma » de Montluçon et « De la filiation à l’affiliation » de Clermont Ferrand.
À l’époque des discours contemporains égalitaires, neutres et bienveillants qui ont comme effet de produire une attente et des initiatives institutionnelles inscrites dans une logique de projet servant des objectifs pédagogiques et thérapeutiques, comment est prise en compte la parole de l’enfant ? Comment sa parole peut-elle être soutenue au-delà du dossier ou des attendus des professionnels ? C’est en considérant le fantasme, comme une fenêtre qui voile un insupportable et qui ouvre sur la réalité qu’un appui peut être trouvé pour lire avec l’enfant des bouts de son histoire, de ces mots qui ont fait et font la trame de son existence.
Si le discours sur la communication a envahi tout l’interprofessionnel, quel espace d’élaboration fantasmatique est proposé à l’enfant ? Comment « restaurer les marges de la singularité de chacun. » [2]
Marie-Cécile Marty a fait résonner les inventions produites par les enfants. « Ne passons pas à côté du monde de l’enfance, de la réalité de chacun, qui se débusque quand on écoute l’enfant ».
La conversation avec le public a mis en relief et en direct les effets dans la pratique, dès lors que nous prenons le pari de l’écoute.
La présence vive, joyeuse de Marie-Cécile Marty a fait de cette conversation du CIEN un temps de transmission de témoignages précieux de la part des professionnels présents dans le public ; ils ont fait place à la trame du récit du rêve ou de fantasme, bien au-delà de l’enfant appréhendé par ses performances.
« De quoi (se) faire tout un monde ? Une conversation qui invite à « rester sensible à la poésie des mots des enfants. »