Le 24 mars 2022 avait lieu en visioconférence la troisième rencontre de l’atelier d’étude de l’antenne du Puy-en-Velay sur le thème Couleurs mâle, titre du recueil de portraits publié à la suite des J51 de l’École de la Cause freudienne.
La lecture de ces textes nous a amenés sur les chemins de vie de parlêtres qui nuancent les couleurs, de façon si singulière, sur la palette d’hommes et de femmes…
Ainsi le travail de l’atelier se maintient en lien avec l’actualité de l’École sur la norme mâle, la féminité, la sexuation, le genre…
Ce soir-là, la conversation a été initiée par Virginie Marcel qui avait choisi de nous parler du texte de Virginie Leblanc [1] intitulé « Virginie Despentes, Virile [2]». Elle en a extrait les points saillants.
Dans une lettre adressée à Virginie Despentes, V. Leblanc questionne la virilité de sa destinatrice, nuance cette assignation au virile et la dit pas-toute virile. Elle souligne comment, par l’écriture et son style « cru » « d’une énergie dénonciatrice », elle a su « faire exploser les carcans de la féminité et de la virilité » et trouver son propre style.
L’auteure met en lumière la part de féminité cachée derrière ce « corps viril » comme l’indique un des héros de son roman, Vernon Subutex, et note pour conclure : « Alors virile, Virginie ? Oui, mais au sens du jaillissement plein de vie de ton énonciation à travers celle de tous tes personnages, où la poétique se fait politique : de tes romans se lèvent une par une ces voix en-corps, forces de résistance qui renouvellent du même coup le pouvoir non des hommes ou des femmes, mais de la littérature et de sa puissance d’invention, dont il paraît si urgent de s’emparer. »
