À Aurillac, conférence – Aimer ou mordre le réel

Zahrtmann K, "Bird's Eye View from Ravello towards Torello", 1891.

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Samedi 19 mars 2022, tout est prêt. Nous accueillons notre collègue et ami Philippe Bouret [1] pour un moment de nouage du travail mené par les participants de l’atelier de lecture autour du thème « Le réel, cause du semblant ». Il a accepté avec plaisir de venir à Aurillac.

Sous le titre « Aimer ou mordre le réel », P. Bouret se fait « passeur du savoir de l’artiste », nous transportant dans une ballade – qui des dramaturges, Daniel Mesguish, qui des poètes, Werner Lambersy, Lili Frick – vers ce que les poètes côtoient au plus près : le rapport de la langue avec le réel.

La psychanalyse a depuis toujours un lien privilégié avec la poésie. Une psychanalyse est une invitation à la parole et chacun, à sa mesure, peut en faire un poème. P. Bouret nous en a donné un aperçu à travers son parcours. C’est une affaire de langue et de parole, sur fond de silence, de trou, car toute parole se dépose sur fond de silence. Pour le poète et aussi bien pour le psychanalyste, il s’agit d’ « ancrer les bords du vide ». Mais tout autant « encrer », car l’écriture est aussi de la partie. Création à partir du vide, poème ou acte analytique, augmentent les pouvoirs du symbolique.

Alors, « Aimer le réel » ?  Amour de la lettre, plutôt qu’un amour du réel qui est bien risqué. Avec la lettre, le poète borde le réel – parfois il peut se laisser aller à s’y fondre, y disparaître. Mais quand il s’en tient au bord, qu’il se fait changeur de langue, qu’il fait résonner le souffle de la langue, alors le poète enseigne l’analyste.

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Références

Références
1 Philippe Bouret est psychanalyste, membre de l’ECF et de l’AMP.

Monique Hermant, Dominique Legrand