Antenne Aurillac – « Discussion sur un état des lieux de la famille »

British school, "Family in a room", 1765.

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L’atelier de lecture de l’antenne d’Aurillac de l’ACF en MC a pris pour thème cette année « La famille dans tous ses états » pour faire écho à la 7e Journée d’étude de l’Institut psychanalytique de l’Enfant du Champ freudien intitulée « Parents exaspérés – enfants terribles » qui s’est déroulée le 18 mars dernier.

Après l’introduction par Dominique Legrand, puis une contribution de Monique Hermant, j’ai proposé le 29 mars une lecture de l’article de Maryse Roy « La famille : un état des lieux ? [1]».

Arrivant sur un poste de psychologue dans un service en charge de missions d’AEMO [2] où la référence à l’approche systémique est dominante sans être exclusive, prendre appui sur cet inventaire des avancées de la psychanalyse sur la question de la famille était pour moi nécessaire.

J’ai trouvé d’abord dans ce texte une interrogation sur ce qu’est la famille, qui permet de dépasser une conception imaginaire des rôles, de père, mère et enfant en particulier, attribués à des individus. Au-delà des formes diverses de famille, la psychanalyse s’intéresse à sa structure, sans pour autant méconnaître son évolution dans la civilisation. La fonction paternelle et la fonction maternelle ne désignent ni des rôles, ni des personnes, mais elles concernent la langue d’un sujet.

À partir de là, nous avons pu nous interroger sur le statut de l’enfant. La rencontre d’un homme et d’une femme est-elle nécessaire pour que naisse un enfant ? La procréation médicalement assistée, maintenant appelée assistance médicale à la procréation, permet en effet la formation d’un embryon à partir des gamètes de personnes dont la rencontre n’est pas nécessaire. Qu’en est-il alors du désir qui préside à la naissance de l’enfant ? Comme l’évolution moderne de la famille l’indique, le ravalement du symbolique s’accompagne de la primauté de l’objet a. L’enfant peut être l’objet d’une demande au même titre que l’on demande un objet de consommation. L’enfant est réduit à l’objet a déchet de leurs jouissances. Néanmoins, il y a un résidu qui peut permettre une issue à l’enfant terrible et ses parents exaspérés.

La discussion avec les participants a permis d’interroger la manière dont l’enfant peut occuper la place d’objet a libéré [3], telle que M. Roy articule ce point à partir de la référence du Séminaire de Lacan D’un Autre à l’autre.

Références

Références
1 Roy M., « La famille : un état des lieux », Tresses, bulletin de l’ACF Aquitania, n59, juin 2022.
2 AEMO : Action Éducative en Milieu Ouvert.
3 Lacan J., Le Séminaire, livre XVI, D’un Autre à l’autre, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 2006, p. 293.

Jérôme Moissinac