« Cap sur les J51 » – Écho

Dans le cadre des Journées 51 ^[1] de l’École de la Cause freudienne, l’ACF en MC a organisé le 24 septembre 2021 une première soirée préparatoire intitulée « Cap sur les J51 ».

Cette soirée en présence était animée par Valentine Dechambre, déléguée régionale et Nadège Talbot, correspondante des J51. Avec six interventions et de nombreux échanges avec les participants, elle témoignait d’une vitalité retrouvée.

Parmi les contributions, quatre textes cliniques ont fait saisir l’importance de l’accueil de la parole des sujets quand il est orienté par la psychanalyse. On pouvait suivre au fil des énonciations, le dire de ces sujets face à leurs interrogations et leurs réflexions.

Alexandre Fernandez a présenté deux vignettes cliniques, un homme, une femme, pour lesquels « la question de la virilité, de la norme et du fantasme sur un mode de jouir singulier devient symptomatique dans le rapport au corps et à l’autre ». Ces vignettes soulignaient, comme l’indique Christiane Alberti que « La virilité est par excellence un fantasme. L’aspiration à la virilité se joue sur cette scène, en ce qu’elle repose sur le comblement de la castration […] Le fantasme est donc machine à viriliser les êtres parlants, mâles ou femelles ^[2]».

La contribution de Christel Astier « Au-delà de la norme mâle ^[3]» a présenté le cheminement d’une femme dont « on pourrait dire » qu’elle est prise dans « la guerre des discours ^[4]».  Ce cas faisait résonner d’une façon très sensible ce qu’écrit A. Pfauwadel, co-directrice des J51 : « Lacan attribue au discours analytique ce privilège de pouvoir mettre à nu les différents types de normes dont font usage les autres discours en tant que la psychanalyse prend pour objet la jouissance intime qui déborde justement les normes du sujet^[5]».

Nadège Talbot a déplié le parcours d’un homme face au surgissement « d’un désir de plaire qui s’inscrit dans un fantasme de virilité ». Position masculine qu’il revendique « laissant apparaître à la fois une domination sur les femmes et une rivalité pour les autres hommes ». Les effets de la parole agissent, ce qui lui permet d’entrevoir son rapport imaginaire aux normes construites, l’image de l’objet fantasmé, selon ce qu’en dit Lacan : « ce n’est que de l’habillement de l’image de soi qui vient envelopper l’objet cause du désir, que se soutient le plus souvent, […] le rapport objectal ^[6]».

Fanny Laramade a présenté le cas d’un homme qui, à partir d’une question, source d’une profonde souffrance, met au travail sa relation avec les femmes. Il « témoigne de la course phallique qu’il mène et qui n’en finit pas de rater comme réponse à l’insupportable d’un réel ». Cette offre de parole le conduit à repérer un souvenir avec ses « potes », la parade virile est dénoncée comme étant un leurre. Il adresse ses tentatives de faire avec sa part féminine, et de trouver son bricolage pour être un homme pas-tout.

Isabelle Caillault s’est appuyée sur un extrait d’article intitulé « La psychanalyse et la société de normalisation : Lacan versus Foucault ^[7]» d’A. Pfauwadel pour témoigner des discours actuels dans les établissements médico-sociaux.

Zoubida Hammoudi a livré ses réflexions sur l’homme, en Algérie.

Les J51 seront l’occasion d’une mise au travail autour de « La norme mâle » dont on mesure toute l’importance au regard de l’actualité.