Dans un communiqué daté du 9 septembre, Angelina Harari, présidente de l’Association Mondiale de Psychanalyse annonçait l’annulation du 12ème Congrès de l’AMP en raison de la pandémie. Elle précisait que cette décision avait été prise avec les deux co-directeurs « qui ont œuvré sans relâche et accompli un immense travail qui a assurément tracé un sillon dans l’AMP, ce dont le Scilicet-Rêve est le témoignage vivant. »
Si le Congrès n’aura pas lieu, son intense préparation avec la richesse de ses travaux aura en effet fait résonner combien le rêve au 21ème siècle reste bel et bien la voie royale de l’inconscient : le nôtre, l’inconscient parlêtre, tel que Lacan le conceptualise dans son tout dernier enseignement, celui de l’Autre qui n’existe pas, avec ses incidences sur ce que devient la pratique de la psychanalyse elle-même.
Cette préparation au Congrès, nous l’avons assurée tout au long de cette année un peu particulière, dans le Séminaire d’Étude de l’ACF MC, via le Courrier, avec quatre « éditions spéciales : Le rêve ».
Vous pourrez lire dans cette 4ème édition une présentation de ce volume Scilicet par Claudine Valette-Damase, qui extrait de sa lecture le nouage épistémique, clinique et politique des travaux qui le composent. Comme elle le souligne, ce volume n’est pas un ouvrage collectif, mais un livre écrit à plusieurs, formé à partir de produits de cartels, le cartel dont elle rappelle que Lacan a fait l’organe de base de son école.
Lacan référait son choix du signifiant cartel à l’italien cardo, le gond. C’est dire que l’ouverture, la surprise et la découverte sont à l’horizon de ce dispositif, et sont autant de noms qui évoquent le réveil, réveil dont J.-A. Miller fait « le fil à suivre, aussi bien dans les textes freudiens que dans les écrits et dits de Lacan ».
Dans la deuxième partie de sa conférence[1] Le Rêve et le réel, Jean-Robert Rabanel nous conduit à ce « tournant lacanien », concernant notre thème, avec « une version du rêve comme produit de l’inconscient réel », soit au-delà d’une version du rêve « comme formation de l’inconscient Symbolique / Imaginaire ».
Vous lirez dans une partie de sa conférence une intervention qu’il avait faite en 1999 à la Section Clinique de Paris, sur le livre d’E. Jones, Le cauchemar : J.-R. Rabanel rappelle combien Lacan en avait fait une référence incontournable au début de son enseignement dans son retour à Freud, et il souligne ici qu’il n’est pas sans résonnance avec les thèmes abordés dans son dernier enseignement.
Le 17 octobre, Sophie Gayard, AE de l’ECF en exercice, donnera une conférence sous le titre : Le rêve : ça parle, ça montre, et ça jouit . Cette conférence exceptionnelle viendra clore le Séminaire d’Étude de cette année 2020.
Une autre conférence est annoncée le 3 octobre prochain, sur le thème des 50èmes Journées de l’ECF, Attentat sexuel qui se tiendront les 14 et 15 novembre à Paris. Eric Zuliani, vice-président de l’ECF et co-directeur des J50, parlera sous le titre : Corps et consentement.
En raison de la situation sanitaire, l’accueil au local de la rue Gabriel-Péri doit restreindre le nombre d’entrées. Aussi, pour chacune de ces deux conférences il est demandé de s’inscrire par mail. Les places seront données par ordre d’inscription, dans la limite des places disponibles.
Dans ce numéro du Courrier, j’attire aussi votre attention sur l’annonce concernant la prochaine soirée des Cartels qui aura lieu le 27 novembre.Une date encore est à retenir : le 30 octobre, où le film/documentaire/opéra MITRA[2] sera projeté au théâtre Le Petit vélo à Clermont-Ferrand, dans le cadre du festival Musiques Démesurées, et sera suivi d’une rencontre avec le réalisateur Jorge
Références
1 | La première partie de la conférence a été publiée dans Le Courrier ACF MC, Édition Spéciale : LE RÊVE N° 3 du 9 juillet 2020, p. 2. |
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2 | Décembre 2012 : Répondant au SOS de sa collègue Mitra Kadivar, le psychanalyste J.-A. Miller tente par échange de mails de la libérer d’un hôpital psychiatrique à Téhéran. À partir de cette correspondance saisissante, le film rend compte du combat de Mitra pour être entendue et en propose une interprétation lyrique. Ce travail de création est nourri par celui que mènent les patients d’un centre psychiatrique en France, faisant de Mitra la tragique héroïne d’un ciné-opéra documentaire. |