ÉDITO DE LA DÉLÉGUÉE RÉGIONALE – N°47

Degas E., La femme aux chrysanthèmes, 1865.

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L’assemblée consultative annuelle de l’ACF en MC, qui est toujours un moment de rencontre important avec l’ensemble des membres de l’ACF, s’est déroulée ce 1er octobre. Elle a eu lieu cette année en présence d’Anaëlle Lebovits-Quenehen, vice-présidente de l’ECF et déléguée à l’ACF. Chacun a pu apprécier son attention rigoureuse lors des échanges avec les responsables de chaque activité et antenne de l’ACF en MC qui ont témoigné de leur engagement pour la cause analytique. Vous en trouverez les marques dans ce nouveau numéro du Courrier.

Une magnifique conférence d’A. Lebovits-Quenehen a eu lieu l’après-midi [1], un work in progress – ce sont ses termes -, dans le cadre de la préparation aux J52 de l’ECF.

Au fur et à mesure des évènements préparatoires, ce dico « Je suis ce que je dis » s’éclaire et se précise dans ses conséquences cliniques. Les différents exposés montrent comment la rencontre d’un sujet avec la psychanalyse peut lui permettre de desserrer une identité précaire donnée par un « dico », de trouver une respiration dans l’écart entre le dire et le dit. A. Lebovits-Quenehen a notamment fait valoir la différence entre particularité et singularité : « On peut combiner indéfiniment les particularités, je suis HPI, déprimé, HP, autiste de haut niveau, trans, bi, phobique social etc., mais la singularité, celle qu’une analyse peut produire, n’est partageable avec personne, on ne peut convertir l’Autre ».

Cette singularité peut se lire, au un par un, dans les différents témoignages de passe des Analystes de l’École (AE) dont un grand nombre sont publiés dans plusieurs des numéros de La Cause du désir, formidable revue qui peut se commander sur le site de l’ECF.

Un débat sur la passe met au travail les membres de l’ECF et son directoire depuis plusieurs mois. Jacques-Alain Miller a réuni, dans son livre Comment finissent les analyses. Paradoxes de la passe [2], une série de ses textes de 1977 à 2002 dont la lecture mène au plus près de la complexité de cette question.

Concernant la formation de l’analyste, J.-A. Miller y précise qu’il existe un clivage élémentaire, une tension entre ces deux termes : « monanalyse » et « mapratique  [3]». Il rappelle que Lacan « déprécie, moque la fonction de formation de mapratique », qu’il y voyait « routine, amortissement, oubli [4]», seule « monanalyse » ayant une fonction de formation.

Références

Références
1 Lebovits-Quenehen A., « Vers les J52 », conférence donnée le samedi 1er octobre 2022 au local de l’ACF en MC à Clermont-Ferrand.
2 Miller J.-A., Comment finissent les analyses. Paradoxes de la passe, Paris, Navarin éditeur, 2022.
3 Ibid., p. 324.
4 Ibid.

Laurence Charmont

déléguée régionale de l'ACF en MC