ÉDITO DE LA DÉLÉGUÉE RÉGIONALE – N°44

D’un événement à l’autre

Lors de son intervention à la plénière des 51èmes Journées de l’ECF, Philippe De Georges, responsable du comité scientifique des simultanées, faisait part d’une surprise de ces Journées : la très grande majorité de présentations cliniques de sujets psychotiques.

À l’envers du phénomène déconstructiviste de l’époque, la clinique lacanienne fait entendre la construction, le principe d’articulation singulier qu’un parlêtre trouve pour se lier à son corps sans la boussole d’aucune norme préalable.

Dans l’exposé clinique d’un patient de Nonette lors de ces simultanées, Jean-Robert Rabanel rappelait la révélation du sujet schizophrène concernant l’énigme du corps pour les êtres parlants. Il citait Jacques-Alain Miller : « nous sommes tous schizophrènes parce que le corps et les organes du corps nous font problème, sauf que, nous, nous adoptons des solutions typiques, des solutions pauvres ^[1]».

Par leurs créations atypiques, hors discours, ces sujets nous réveillent de toucher à cette énigme insondable dont nous saisissons qu’elle constitue le réel même de nos existences.  

Dans sa conférence de novembre à la section clinique, J.-R. Rabanel évoquait « les jeux surréalistes » des patients de Nonette, avec « les mots réels » – et non d’esprit – qui font cette joie si singulière de la pratique avec ces sujets de ne toucher en rien à notre inconscient. Une joie réelle ! Ils nous permettent « de rire des normes de la bonne manière », pour reprendre l’expression d’Éric Laurent dans son intervention à la plénière des J51.

L’événement des J51 a eu lieu. Si « la norme pour tous c’est le réel », – ainsi ponctuait Laurent Dupont dans son ouverture de la plénière, – cap à présent sur le pas-tout féminin, avec cette formule de Lacan « La femme n’existe pas » qui nous donne du grain à moudre au séminaire d’étude !

Vous lirez dans ce numéro trois nouvelles remarquables contributions sur ce thème des « Grandes Assises » de l’AMP lors des séances d’octobre et novembre de ce séminaire. Nous nous retrouverons le 3 décembre en visioconférence pour une intervention de Clément Marmoz dont le titre emprunté à Marcel Duchamp promet une nouvelle soirée décoiffante !

Notez dès à présent la date du 5 février où nous aurons le plaisir de recevoir Nathalie Georges-Lambrichs pour une conférence sur la poésie, « Toucher terre », avec la présence du peintre Claude-Luca Georges dont nous présentons ci-dessus une œuvre de son exposition actuelle « Peintures des confins ^[2]».

Vous trouverez dans ce numéro des échos de la journée Inter-cartel du 16 octobre, dont le succès ravive notre désir pour l’étude en cartel qui favorise les trouvailles. Bonne nouvelle : les travaux de cette journée seront publiés dans le n°35 de Cartello qui sortira fin décembre.

Surprise : Le 13 novembre nous découvrions sur la chaîne LWT l’émission « Studio Lacan », lieu de débat et de discussion sur le malaise de la civilisation. Cette émission, animée par deux psychanalystes, est programmée « quasi chaque samedi » à 18h30. Trois rubriques y sont et seront chaque fois traitées : Un divan dans le monde. L’écho de la culture. L’actualité de la psychanalyse, autour du vif de notre pratique.

Ce numéro du Courrier est le dernier à paraître de l’actuelle délégation. L’occasion est venue de remercier sa responsable, Christel Astier, sa vaillante équipe ^[3], pour le magnifique travail réalisé pendant ces deux années, ainsi que de former des vœux chaleureux pour la prochaine équipe.

Bonne lecture.

Valentine Dechambre

Déléguée régionale

ACF en Massif central