Lors de la soirée de l’atelier d’étude le jeudi 16 novembre 2023 au Puy-en-Velay, en direction des J53 de l’ECF « Interpréter, scander, ponctuer, couper », nous avons conversé autour de l’interprétation dans le discours analytique avec comme point d’appui la conférence de Martine Revel « Couper pour nouer[1]».
L’analyste a le devoir d’interpréter[2]. L’interprétation n’est pas une technique, mais une éthique. Elle ne se calcule pas, elle fait écho à la langue du sujet qui parle, dans le but de faire résonner son dire.
Etayée par des exemples cliniques, notre conversation a permis de mieux cerner deux modalités de l’interprétation.
Tout d’abord, l’interprétation fait coupure dans la chaîne signifiante entre S1 et S2. C’est l’interprétation signifiante qui déchiffre. L’analyste praticien fait émerger un sens nouveau en effet de vérité. L’interprétation traduction, ponctuation, ou scansion sur la parole de l’analysant est toujours un événement qui agit sur le signifiant et le sens.
Dans le dernier enseignement de Lacan, la coupure est de l’ordre du hors-sens, elle vise ce qui ex-siste au dit. La coupure est alors affine à la lettre : « L’analyste, lui, tranche. Ce qu’il dit est coupure, c’est-à-dire participe de l’écriture[3]». La coupure fait surgir l’écho de la première inscription traumatisante qui a comme effet que l’homme est paralysé par lalangue et en est malade nous dit Martine Revel. Le traumatisme, c’est l’incidence de la langue sur le corps. Par son interprétation coupurele psychanalyste vise la modification de la substance jouissante.
L’atelier d’étude éclaire les pratiques des participants. Il se poursuit en 2024, nous vous y attendons nombreux.